, en cliquant sur les liens, pour ouvrir de nouvelles
fenêtres, lire de nouveaux textes, je constatai que l'action de la paume,
collée,
de l'index sur la souris, enfoncé,
provoquaient émotion, sens, unité,
sinon cette construction du désir par addition, accumulation,
quand on surfe sur des sites porno, les barrières d'accès payant nous font
rebrousser chemin - / -,
nous les contournons, les feintons jusqu'obtenir - quoi au juste?, jamais
l'image ultime ne viendra combler cette attente - impossible - dans cette
poursuite du texte rassasiant, de l'image la plus proche de notre désir, nous
revenons forcément déçu, parfois hagard, le lien aura fait barrière -que se
cachait-il là derrière - un appel, et c'est en quoi la littérature interactive
se rapproche d'une quête amoureuse, sans fin, l'objet présent devant nos yeux
est- il celui que nous cherchons, ce noeud dans l'espace immatériel, le lien
hypertexte, nous fait plonger dans un continuum ouvert, infini, et en même
temps circulaire, tragiquement clos, où jamais nous ne trouverons autre chose
que nous n'ayons apportée cette souris devant moi, comme une prothèse de main
qui ne demanderait qu'à se transformer en objet de jouissance (voir les gamepods
chez Cronenberg), objet bisexuel qui tantôt nous promet de fureter (lire Montaigne),
d'aller renifler les jupes ou les caleçons, tantôt nous ouvre, nous branche,
nous courbe, nous fait recevoir cette pluie de chiffres, et caetera/ et cailera,
nous la faisons bouger/bouffer cette souris, elle devrait s'appeler un chien,
a dog, nous lui faisons résister aux leurres qui se présentent à elle, hautaine,
on ne la lui fait pas, elle pince le nez, ou bien au contraire veut-elle qu'on
la lui fasse, et nous lui demandons de se donner tout entière, de tout prendre,
tout saisir entre ses dents, remuer la queue comme une rate en chaleur, d'être
dans la répétition innocente, dans la réponse systématique à toute provocation,
et parfois au bout de la nuit, même si l'image ultime n'aura pas été trouvée,
même si aucun texte ne sera venu nous régaler les yeux, même si nous n'aurons
rien enregistré, dans cette fatigue, dans la dépense que nous aurons faite
de nos yeux, de nos mains, il y aura bien comme une trace de jouissance -
peut-être parasitée par une trépidation électrique, un nervosisme électronique
- , qui nous fera recommencer, en cliquant sur les liens, pour ouvrir de nouvelles
fenêtres, pour lire de nouveaux textes, je