Hand in the Darkness/lire? a été sélectionné par le site Rhizome et sera présenté lors du festival international de poésie numérique E-Poetry, non sans avoir été sélectionné par le Florilège du Web Flash Festival.

 

 

 

 ----- Original Message ----- From: "xavier.malbreil" To: Sent: Saturday, February 17, 2007 2:58 PM Subject: [e-critures] Un petit mot sur une création récente de Gérard Dalmon et Xavier Malbreil
Hello tous, un mot sur une création récente, que je vous invite à tester, puisque c'est la formule consacrée.
L'url, autant vous le donner tout de suite est le suivant qui vous livrera en même temps presque le titre : http://www.e-critures.org/HandDarkness/ Texte de Xavier Malbreil, Mise en scène de Gérard Dalmon, voix de Alexandra Loewe et Gérard Dalmon, "Hand in the Darkness / Lire?" une oeuvre que peuvent voir et entendre tous les publics, même les non ou mal-voyants, même les mal-entendants,
cela parle, comme vous vous en apercevrez peut-être de la caresse du contact, du toucher, de l'autre, de la fabulation, du regard (regard dans le noir)*, du discours et du métadiscours, on se rendra compte que le voyant peut être frustré devant un écran presque noir, et c'est vrai que cela peut paraître comme un non-sens de faire une oeuvre à voir/entendre sur écran, mais un écran noir... avec le même texte audible et lisible, mais est-ce le même texte, est-ce le même texte,
celui que l'on voit et celui que l'on entend, je ne crois pas, et pas seulement parce qu'il y a l'interprétation, l'interprétation des deux interprètes,
le texte entendu n'est pas le texte lu, définitivement, et le texte lu par l'un ou lu par l'autre seront eux aussi différents, mais il n'y aura qu'une différence d'interprétation, tandis que la différence entre lu et entendu est une différence de nature, qui renvoie à deux expériences totalement différentes,
oralité, présence dans le monde dans l'instant, et lisibilité, ce noeud temporel dans lequel je situe mon corps dans la lecture, avec tout ce que mon passé m'invite à lire, tout ce que le passé de la langue, le passé de la littérature, que je connais, que je dois connaître, me dictent,
et projection dans l'avenir, parce que le texte lu est là pour rester, pour planter le jalon d'une relecture, comme un rendez-vous que l'on se donne à soi-même dans le futur,
un travail qui s'est articulé sur plus d'une année, entre renoncements, perte de confiance, acceptation du "ça ne va pas se faire", et puis la surprise finalement que cela se fasse,
un travail qui est d'abord d'écriture pour moi, où beaucoup de choses se mêlent, beaucoup de lectures et de divagations sur le Net, un texte ne m'intéresse que s'il est un mille-feuiiles, si beaucoup de fées se sont penchées sur son cercueil,
l'intérêt pour les problèmes d'accessibilité, et la pensée peut-être qui vous effleurera qu'au fond je me fiche pas mal des problèmes d'accessibilité,
comme la plupart d'entre vous ici, tant cette question peut paraître carrément antinomique avec nos pratiques, qui se veulent plutôt avant-gardiste, plutôt en avance de ce que la technique propose de mieux,
sans se soucier de qui peut voir ça, dans quelles conditions, et de ce que cela dit de notre projection de l'idée d'un public > un public serait en quelque sorte une masse indéfinie de gens qui nous ressemblent, qui ont le même équipement informatique et connectique que nous, mais non, un public, c'est tout à fait autre chose, c'est un individu + un individu + un individu, tous différents, tous différents de moi et de nous surtout,
c'est pourquoi finalement ces problémes d'accessibilité (qui dénotent, je vous le rappelle, le problème de l'accès aux contenus numériques pour tous, et y compris les handicapés) ne sont pas si anodins que ça,
dire que dans mon geste créatif j'inclus le public, ce public si particulier qui ne sera peut-être pas comme moi, qui sera peut-être tout simplement un autre,
et c'est un peu de cela que parle "Hand in the Darkness / Lire?", parle aussi de la solitude, que beaucoup (en dehors de cette liste, hein, le monde est vaste) ont dû connaître un jour, et de l'illusion que l'écran, la souris, la connnexion, pouvaient servir à aller vers l'autre, retrouver le contact,
enfin, j'évoquerai aussi le choix, qui est au centre de cette oeuvre, la question du choix, qui lèse l'hyperlecteur à chaque fois qu'il clique, le lèse du texte qu'il ne lira/entendra pas, ce qui fait que chaque parcours de lecture est un parcours plein de défauts, un parcours auquel il manque quelque chose,
en conclure ce que l'on veut, évidemment, et pour finir, la sensation de l'échec, toujours, ce n'est jamais assez bien, le parcours n'est jamais celui que l'on avait imaginé, l'échec, toujours l'échec, allons, on fera mieux la prochaine fois? et je finirai en parlant de la façon dont un tel travail se fait ensemble, avec Gérard Dalmon, dont je salue ici la ténacité, parce qu'il en faut, la patience, et évidemment le savoir-faire, mais aussi, puisqu'il s'agit une fois de plus d'un vrai travail de collaboration, tout ce qu'il aura pu amener dans la réalisation de l'oeuvre, du pdf, du dvd, voilà c'est tout? t'as rien oublié? ah si j'ai mal àla tête, l'autre jour, dans une réception, une femme, une vieille femme, à côté de moi, se sert du vin blanc, et tandis que je me sers également, elle me dit, "entre alcooliques, on se comprend", mais je lui réponds, "non, je ne suis pas alcoolique", elle est déçue, forcément un peu, on trinque quand même, à la bonne vôtre,
xm
* tout est regard? mais s'il n'y rien à voir, rien d'autre à voir que du texte que l'on entend déjà, pourquoi voir? est-ce que cette oeuvre n'est faite que pour les aveugles? et si j'étais aveugle? mais je m'en fiche puisque je ne le suis pas! alors quoi ce regard dont on se prive, pourquoi, on veut jouer au héros de tragédie, il n'y a pas longtemps, en famille (la famille, ça sert à ça), on parlait des chevaliers de Saint Louis, revenus des croisades énucléés, et ma chère me dit "les ennemis, on bien on leur coupe les couilles, ou bien on leur crève les yeux, dans toutes les tragédies, c'est comme ça", alors pourquoi un auteur (c'est moi, là) voudrait se mettre dans cette situation-là?
l'échec toujours, ce serait trop simple, ceci pour enfoncer une porte que vous avez déjà ouverte, à savoir que oui, les problèmes d'accessibilité m'intéressent, évidemment, mais qu'ils ne m'intéressent que s'ils permettent de recouvrir autre chose, ils ne m'intéressent que si, égoïstement, ils me permettent de faire mon petit tour de piste, allons quelques mots encore, quelques pianotements sur le clavier... eh bien non il faut savoir en rester là.
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