Lundi 13 Mai 2002
Début d'une nouvelle rubrique dans agenda : journal de bord de plusieurs
écritures. Journal de bord, également, pour tout ce qui viendra.
Sans aucune restriction.
Aujourd'hui, j'ai passé pas mal de temps à corriger le manuscrit
des Prisonniers de l'Internet II. Faire et refaire les transitions... Mon
point faible, hélas!
Quand j'en avais marre, je travaillais et retravaillais la "Forme libre"
intitulée "Instants
de bonheur".
Combien de fois aurais-je repris cet écran : pas moins de 20 fois.
Là, ce soir, je crois que je commence à être à
peu près satisfait du résultat.
Le fait d'avoir donné un fond noir à la page renforce tout ce
travail sur les hachures.
Le rouge, que je trouvais trop pétard sur un écran blanc, passe
bien mieux sur fond noir.
Qu'il y ait des lignes blanches apparentes est également un gain.
Je crois que pour l'instant je vais en rester là.
J'ai également retravaillé le texte caché. Quelque chose
me gênait dedans.
Ce que déjà bien des chercheurs ont noté, et que parfois
j'estimais un peu exagéré, dans le sens de couper les cheveux
en quatre, m'apparaît pourtant assez préoccupant : le travail
sur ordinateur ne laisse pas de trace, à moins de s'organiser avec
cette volonté contraire.
La pente la plus facile, tout de même, c'est d'effacer ce que l'on vient
de faire pour reconstruire par dessus.
Entre volonté conservatrice à tout crin, et écriture
destructrice, il devrait y avoir un juste milieu.
Pour cette dernière forme libre, tout de même, je vais en conserver
les deux états les plus achevés.
Demain, départ sur Paris, pour assister aux "Journées d'étude
des écritures électroniques des 15-16-17 Mai 2002"..
Des rdv m'y attendent, dont certains très agréables.
Lundi 20 Mai 2002
Qu'une passante me ramène à vous, par une ressemblance quelconque, dans
les yeux ou dans l'expression, dans la chevelure ou dans la démarche, dans
le dessin du nez ou dans l'habillement, et votre visage m'apparaît aussitôt.
Votre regard intense, bordé de flou, votre beau sourire, partagé sur
des lèvres si pleines, je suis tenté de leur répondre, je les
vois, je vous souris à mon tour.
Où que vous soyez, à l'autre bout du monde, je suis avec vous.
Qu'un autre visage croisé dans la rue me rappelle à vous, d'une femme beaucoup
moins belle, à cause de sourcils broussailleux, d'arcades proéminentes, ou
de n'importe quel autre trait de son visage que l'exagération éloigne par
trop de l'harmonie du vôtre, et je mesure encore mieux le chemin si court
de la laideur à la beauté, et du bonheur au malheur.
Mardi 21 Mai 2002
Retour des Journées consacrées aux écritures électroniques
à Paris les 15-16-17 Mais 2002.
Bain de neurones. Quel plaisir de saisir toute la diversité des écritures
électroniques.
Combien de brillants théoriciens, combien d'auteurs excitants : l'écriture
électronique est décidément l'endroit où ça
se passe. Bien des observateurs en parlent comme une des avant-garde littéraires
les plus vivantes de l'instant. Cela devient de plus en plus une évidence
pour moi.
Voir un auteur historique comme Tibor Papp, superbe dans son blazer bleu marine,
crinière blanche, portant beau, nous montrer ses dernières oeuvres,
délicieusement salaces, et constater que nous partageons bien des points
de vue communs aura été une des meilleures surprises pour moi.
Je lui ai dit mon admiration pour son travail. Surprise de constater qu'il
savait qui je suis. Ah bon! Satisfaction d'amour-propre, pourquoi le cacher...
Ecouté avec intérêt aussi Philippe Bootz, qui s'affirme
de plus en plus comme le théoricien le plus en vue des écritures
électroniques. L'homme est aussi sympathique que sa pensée vivifiante...même
si je ne comprends souvent que la moitié de ce qu'il dit :-)
Une chose que je retiens, et sur laquelle je vais rebondir dans ma réflexion
sur mon travail : à l'écran, puisque tout est numérique
- images comme mots - les catégories traditionnelles sont obsolètes.
Tout est image.
La question pourrait devenir la suivante : que voit-on sur un écran
d'ordinateur?
20h56 J'ai enlevé des mauvaises herbes dans mon jardin, et
placé des tuteurs pour les delphiniums. Cette année, ils sont
splendides.
En déconnant avec L. qui se plaignait que son portable tombe toujours
au fond de son sac, justement au moment où il sonne et quand elle en
aurait le plus besoin, je lui ai suggéré de fabriquer une gaine
avec une peau de hérisson : ainsi arrêté par les piquants,
le portable resterait en bonne place dans son sac.
Peut-être faudrait-il exploiter commercialement cette idée?
Accueil général Page suivante Page précédente Menu